Le loup est un carnivore. Il est taillé pour les longues marches, la courses et la capture de proies diverses. En France, les loups pèsent entre 25 et 35 kg, soit le poids d’un labrador.
Il fait partie de la biodiversité comme n’importe quelle espèce et est dépendant des proies sauvages. Il peut consommer des insectes comme des grands mammifères et des charognes mais il est principalement dépendant de la présence d’ongulés sauvages abondants toute l’année.
Les loups vivent en groupe sociaux appelés « meutes » dans lesquels seul le couple dominant se reproduit. En France, une meute compte en moyenne 4 à 5 loups, exceptionnellement jusqu’à une dizaine. La meute vit sur un territoire dont la superficie varie selon l’abondance et la répartition des proies : 200 à 300 km² dans les Alpes. A l’âge de 2 à 4 ans, les jeunes quittent le groupe à la recherche d’un nouveau territoire. Chaque meute défend un territoire contre les autres meutes. Si les effectifs dépassent un seuil dans une meute, des individus partent coloniser de nouveaux territoires. Ainsi le nombre local de loups n’augmente pas.
Le loup était autrefois présent dans tout l’hémisphère nord, y compris toute la France avant son extermination. Actuellement dans notre pays, il n’est revenu que dans 0,5% de sa répartition originelle.
Les loups sont connus en Europe il y a 2 millions d’années avec l’espèce Canis etruscus. Le loup gris actuel Canis lupus apparaît en France il y a 400 000 ans. L’homme de Néanderthal émerge il y a 250 000 ans, et notre espèce Homo sapiens colonise l’Europe il y a 50 000 ans. Nous cohabitons alors avec les loups pendant des dizaines de milliers d’années.
Les premiers conflits apparaissent probablement avec l’agriculture et l’élevage du bétail il y a environ 8 000 ans. Au 18ème siècle, le loup est encore présent dans l’ensemble de la France avec une population estimée entre 3 000 et 7 000 individus. Abondamment détruit, son déclin est progressif jusqu’à disparaître de notre pays en 1939.
A partir d’une petite population ayant subsisté dans le centre de l’Italie, le loup désormais protégé regagne peu à peu les Alpes du sud italiennes dans les années 1980, favorisé par la reforestation et les lâchers de gibier pour la chasse. Il réapparaît côté français en 1992 dans les Alpes-Maritimes.
Après 20 ans de recolonisation naturelle en France, sa population en 2013 est estimée à 250 individus. L’espèce se trouve encore en phase d’expansion géographique, et donc démographique. Sa croissance naturelle devrait être de 20 à 30% par an dans ce contexte de réinstallation, mais elle n’est que de 10 à 15% à cause d’un taux de braconnage probablement très élevé. Le loup est actuellement dans une phase de recolonisation naturelle en France, donc sa répartition s’étend peu à peu ainsi que son effectif global. Mais localement, les populations de loup n’augmentent pas.
Le loup et le pastoralisme
Oui, la prédation sur certains troupeaux domestiques est une réalité mais la cohabitation est possible. Il existe toute une série de mesures de protection des troupeaux largement prises en charge par l’Etat : aides-bergers, parcs électriques, chiens de protection, effarouchements, etc. Bien sûr, ceci implique une préoccupation nouvelle pour les éleveurs qui n’ont pas connu la présence de prédateurs naturels depuis quelques générations, et cela n’est souvent pas facile. Mais il a été démontré que la cohabitation fonctionne, dès lors que les mesures de protection des troupeaux sont mises en œuvre correctement, par des éleveurs motivés qui réadaptent leurs pratiques pastorales à la présence du loup.
En cas de prédation, lorsqu’il n’est pas possible de certifier la responsabilité d’un prédateur autre que le loup (un chien par exemple), le doute est au bénéfice de l’éleveur. L’Etat parle de « loup non exclu » et indemnise l’éleveur pour chaque animal tué.
Depuis 10 ans, le total de pertes attribuées au « loup non exclu » est de 2500 à 4500 ovins par an, soit au maximum 0,6% par an du cheptel présent dans les secteurs concernés. La mortalité hors loup est infiniment supérieure : au moins 3 à 7% par an pour les brebis et 10 à 15% pour les agneaux. Maladies, parasitisme, chutes ou disparition dans les estives, chiens divagants… causent la perte d’un millier de moutons par jour en France. Chaque année, 400000 à 500000 ovins de réforme sont envoyés à l’équarrissage, ils n’entrent pas dans le circuit de consommation et sont tout simplement détruits, incinérés.
Les pays voisins hébergent beaucoup plus de loups et l’élevage s’y porte mieux. Avec ses 6 millions de moutons, la France n’est autosuffisante qu’à 51% en viande ovine. L’Italie, avec près de 7 millions de moutons, est autosuffisante à 67% et compte une population de 600 à 900 loups. L’Espagne produit 14 millions de moutons lui permettant d’être autosuffisante à 116% avec une population de loups de 2000 loups.
Le loup est un grand prédateur. En France, il capture essentiellement des chevreuils, des cerfs, des chamois, des isards, des mouflons et des sangliers.
Comme tout prédateur naturel, il ne fait pas disparaître ses proies, il régule les populations sauvages de cervidés sans pour autant les faire disparaître, sans quoi il disparaîtrait lui aussi. L’installation du loup fait réapparaître chez les ongulés un comportement de vigilance, comportement naturel d’une espèce-proie lorsque son prédateur est présent dans l’écosystème. Le loup disperse les ongulés, limitant ainsi les concentrations locales qui peuvent avoir un impact négatif sur les forêts.
Si certains chasseurs refusent qu’un prédateur naturel capture ses proies naturelles, rappelons que c’est pourtant une situation normale et saine.
Le loup a besoin d’être protégé.
Après des siècles d’acharnement ayant failli le faire disparaître en Europe, le loup a été sauvé in extremis par une protection légale. Protection au niveau européen, protection en France et le loup est inscrit dans la directive Habitats Faune Flore de l’Union européenne au titre d’espèce prioritaire. Cela signifie que la France doit veiller à la conservation de l’espèce et de ses habitats. Le population de loups française est encore trop faible pour être viable.